Une partie de cache cache entre le soleil et les nuages
18-19 Août 2007
Alors que les pévisions météo sont mitigées; que nous ne pouvons pas résister à l'appel du granit et de ses belles fissures, quoi de mieux que d'aller se "cailler" en face nord à plus de 2000m? Vraiment, on en a eu une bonne idée! Un coup d'essai dans la première longueur.... c'est pas possible, c'est pas par là... Pierre redescend, nous ne sommes pas motivés. Deuxième départ, cette fois ci c'est le bon. Mais m.... qu'estce qu'il fait froid: j'ai l'onglée et tous les 2 mètres je souffle sur mes doigts pour les réchauffer tandis que Pierre chantonne "soleil, soleil..... soleil, ou es-tu?" Un grand merci d'ailleurs à notre ami le métolius qui a trouvé sa place dans presque toutes les longueurs. De retour à la tente, le programme pour le lendemain est clair: nous irons grimper au chaud, à Barberine, pour faire l'Autoroute Blanche. Notre choix était semble-t-il judicieux car même là, les nuages continuaient à jouer à cache cache avec le soleil.
7h15, Chamonix... on se prépare... les sacs chargés de nos sacs de couchages et de la tente. Nous prenons la benne de l'Aiguille du midi jusqu'à l'intermédiaire et cherchons un bon emplacement pour notre tente à proximité d'un point d'eau. Là, c'est fait. Bon, il fait froid tout de même, on va monter la tente car ce n'est pas la peine de d'arriver trop tôt au pied de la voie.
"Chi va piano va sano", je n'ai jamais vu Pierre aussi "lent". Incroyable... y-aurait-il une faille?? Mais non, ce n'est que le froid, et pour illustrer cela, je vais reprendre sa métaphore.
Vous voyez ces insectes que l'on surprend de temps à autre le matin quand la nature dort encore et qu'il fait froid? Ils semblent comme anesthésiés, un peu paralysés, lents à évoluer.. et bien nous voici Pierre et moi, ce samedi, tels ces insectes.
Le soleil arrive certes, mais pas pour très longtemps car il va céder sa place au brouillard et aux nuages.... Grrrr..... en plus, l'escalade nous paraît dure et les fissures incompréhensibles. Pierre se tortille dans tous les sens pour essayer de grapiller les mètres tandis que moi, je tire sur tout ce que je peux trouver: coinceurs, friends, corde et autre métolius! On appelle ça de la renfougne et fanchement ça nous fait ch... tous les deux pour ne pas dire autre chose. Vous l'aurez compris, cette voie ne nous a pas franchement convaincue, c'est ce que nous appelons une bouse.